mercredi 18 mai 2016

18 Avril. Gernika-Lumo


Ça s'est passé un 26 avril.

Le lundi 26 avril 1937, pendant un jour de marché, la petite ville basque de Guernica est bombardée par des avions allemands et italiens.

C'est la première fois dans l'Histoire moderne qu'une population urbaine est sciemment massacrée. Ce massacre a été voulu par Hitler, allié du général Franco dans la guerre civile espagnole, pour terroriser la population civile. (Herodote ).

On ne peut parler de Gernika-Lumo sans évoquer ce sombre événement.
Et je ne puis que faire le saut vers 2016.

Au fil du chemin, des tags, des affiches, des drapeaux , la petite carte géographique de la Biscaye. ..des signaux et tracts nationalistes, voire indépendantistes. Ne cherchez pas de connotations dépréciatives dans mon "voire".Depuis quelques jours déjà nous traversons le fief de l'ETA. Des petites conversations m'ont fait comprendre que la discussion sur le sujet est encore vive. Je lisais il y a deux jours à Deba un article où un éditorialiste de Zarautz demandait encore aujourd'hui à L'ETA les raisons du plasticage, il y a plusieurs années, des locaux de son journal.
La guerre civile avait fait en pays basque d'innombrables victimes parmi les républicains. Et tout le Pays avait subi son lot de terribles représailles. Il va sans dire que la répression s'était poursuivie sous le régime de Franco.
Et à la mort de Franco ? Eh bien la pacification des années 70 était passée par les lois d'amnistie qui, bien entendu, avaient profité aux divers tortionnaires, exemptés de poursuites.
Et c'est sur ce terreau là que se sont nourries, on peut le comprendre et le présumer, les rancoeurs basques et la mise en oeuvre de luttes clandestines.
Les basques, me disait à Pasai Donibane Xatur, sont fiers aujourd'hui de leur culture, de leur langue. Fiers de reconquérir le droit d'être et de s'afficher et s'affirmer dans leur identité basque. Aujourd'hui sur les murs de la ville, des tags et collages réclamant l'amnistie d'activistes de l'ETA. L'histoire est toujours un long échange dont les traces perdurent au delà des décennies.
Tiens, un signe à Gernika-Lumo. Nous sommes dans la ville. Visiblement tous les panneaux de signalisation des lieux publics divers sont écrits d'abord en basque, et secondairement en Espagnol.
C'est cela, aussi, le chemin de Compostelle. La rencontre avec le réel d'une région, de ses aspirations profondes.
Je n'y changerai assurément pas grand chose. ...j'aurai juste appris quelques mots basques. Une bien belle et étrange langue.

Geroerte ! ....Kenavo ar C'henta!..See you soon! ....Bis gleich ! ....Hasta la vista !

Paul

La reproduction en céramique
De Guernica de Picasso, 
Au coeur de la ville. 

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