Je vous écris cette petite chronique le jour d'après, si je peux m'exprimer ainsi. ...C'était hier.
Un jour pèlerin.
Ce matin nous sommes levés tôt, pas nécessairement sur notre propre décision. L'approche de Santiago semble aspirer toutes les ardeurs, les urgences matinales.
Alors , réveillés par le bruit des dortoirs, c'est dès 6h30 que nous sommes en chemin.
D'évidence, l'aurore nous porte tous dans une douce euphorie souriante vers le sanctuaire de Galice. Pèlerins en masse. Étonnant fleuve chaleureux multinational. Aujourd'hui nous marchons quelques kilomètres dans un groupe de pèlerins Ukrainiens. Pèlerins, touristes ? Je ne saurai l'assurer.
Notre Jean Pierre est pris de l'urgence "Compostelle", et c'est donc dès 10h 20 que nous sommes sur la grande place de la Cathédrale. Y arriver, outre ces kilomètres de marche accompagnée, c'est passer en préalable au Monte Guzzo, une colline qui surplombe Santiago. Autrefois on pouvait pour la première fois y voir dans le lointain les flèches de la Cathédrale. Aujourd'hui, la colline accueille le monument qui a été érigé pour le passage de Jean Paul II.
Et puis descente vers la ville et ses faubourgs pour rejoindre le coeur historique. . Une ville dans la ville !
Et me voilà, comme tant et tant d'autres avant moi, pris par l'étrange tourbillon. Le centre, l'apogée du pèlerinage, mais aussi le coeur qui bat du tourisme. ...échoppes et bateleurs dignes de toutes les cités de grand tourisme.
Lorsque nous y arrivons à 10h 20 la place n'est pas encore trop encombrée mais cela ne dure pas. De photos en embrassades, le temps glisse doucement sur les premiers pèlerins du jour.
Et lorsque nous accédons au bâtiment de l'office d'accueil des pèlerins, nous apprenons que notre attente sera d'une heure au moins. Quel est la fonction de cet office ? Accorder, selon les indications de leurs credenciales, aux pèlerins la Compostella, le document officiel leur reconnaissant ce titre. Il n'est automatique, sous nos yeux un groupe de cyclistes a été éconduit.
Gérard est rejoint ce jour par sa femme et une de leurs amies, et nous mangeons ensemble. Installation dans un petit hôtel, et petites promenades dans la ville.
Le pèlerin que je suis se trouve un peu perdu, je l'avoue, dans le brouhaha de la vie touristique. Je trouve heureusement une sympathique échoppe pour quelques achats avant de revenir vers la Cathédrale.
Je suis, ce jour J, bien plus saisi de l'émotion spirituelle que touristique, et le long recueillement dans la Cathédrale est ce que je recherchais.
Que viens tu chercher à Santiago ? Que viens-tu dire à St Jacques?
Toutes les intentions, les visages, les jours et les jours, les miracles du quotidien, les joies et les larmes, avant,pendant mon long voyage....
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