jeudi 2 juin 2016

Pourquoi ?

Pourquoi, un jour, prend-on le large? (...) On part, un jour, parce que l'on veut croire qu'un regard peut triompher des bornes de la pensée. Ou parce qu'un goéland, là-bas, aura crié trop fort. (Michel Le Bris)

Pourquoi partir, pourquoi me tenir à ce rêve de vieux lustres?
"J'irai à Compostelle "
Pourquoi. ....
.....eh , tu sais, Paul, il y a la voiture, aussi !

M'y voilà, m'y voilà, et je ne compte plus les jours, et je ne compte plus les pas. Les comptes et les jours, les contes à rebours d'un mirage qui advient. Je vois juste parfois mon ombre sur l'asphalte, des striures là où d'autres avant moi ont griffé de métal le chemin.

Chaque jour, comme une répétitive hypnose, un pas puis l'autre, mille pas et mille autres.

Mille pas, et la tête en pause. Penser à tout et ne penser à rien. La tête vide, les idées sans âge qui défilent où décide  le vent.

Le pas de côté, le temps dépassé, outre passé, et déplacé dans un monde de vélocité. Vélocité ? Ivresse stressée? Dieu que je vais, jour après jour, souffle après souffle, allégé et dépoussiéré.

Passant ici , là, là -bas, hier, aujourd'hui et demain. Cudillero, ce soir. Cudillero qui ne saura de moi que la vision fugace d'un marcheur de passage. Cudillero et tant de pauses qu'il me restera de rêver. Des noms à s'inventer  tant d'infinis ...Pasai Donibane. ....Markina Xemein. ...Santillana del Mar. ...San Vicente de la Barquera. .....Santiago de Compostella.

Des noms et des mots, les sons d'une autre langue, d'un autre chant, un étrange poème à tout va pour un Chemin qui se joue de mes "pourquoi?". Une chanson de "o, une chanson de "a"....

Ce matin, sur le chemin un doudou enfantin m'a donné le bonjour. Je vous le transmets. Combien de nuits va -t-il vous enchanter ? Combien de coeurs va-t-il apprivoiser ?

Petit ours en peluche ! Pequeño oso de peluche. "¡Osito del Camino ! Je vais te glisser dans l'étrange petit "ôh" de mon FisterrÓa".

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