Une petite chronique sur notre époque connectée et nos représentations mutuelles sur ce chemin.
"Bonjour Paul
Tout d'abord je te souhaite un bon dimanche. Je te suis tous les jours. Je marche dans tes pas à ma facon cela me fait voyager dans ma tête. Je suis ton itinéraire sur Google maps ce qui me permet de voir en photos à 360° tous les villages que tu a traversés. Je me dis que Paul a peut être emprunté ces petits chemins que je vois en photo.
Ce matin j'ai cherché Treignac sur Google maps. Il me donne la distance de Plouguin 654 kms et le temps pour un marcheur 5 jours et 14h00.Je me suis posé la question "mais qu'est ce que fout Paul , il est parti depuis un mois! !!!"
Treves de plaisanteries je te souhaite bon courage pour la suite des aventures Toulouse approche.
A bientot
Pascal"
Cela c'était il y a un peu plus d'un mois alors que je passais du côté de Treignac puis Tulle, les 16 et 17 Avril . Petit message facétieux de Pascal ! Je crains , Pascal, pour mes prétentions, les infos que donnerait Google au sujet de la distance du jour entre Plouguin et Cadavedo. ....mon petit pas à pas me met à quelques 1800 km de train train , passés sans doute. La géographie de Google doit raccourcir tout ça.
Trêve de plaisanteries ! Enfin, pour le moment, mais vous allez comprendre l'intêret du sujet de Pascal.
Hier étape depuis Avilés, jolie Avilés, jusqu'à El Pito, dans la commune de Cudillero.
Quand vous avez effectué, bon an, mal an, vos 27 28 km, vous êtes contents de vous libérer de ce foutu sac, et de mettre à l'air vos petons ! Hier donc, arrivés à l'auberge de l'hôtel Alvaro, nous nous donnons tout le temps de respirer, de nous remettre propres.
Et puis, le petit plaisir de ne rien faire, de se reposer, de vaquer à la lessive. ...c'est d'autant plus facile que ce hameau d'El Pito brille par sa quiétude. N'était l'hôtel, ce serait même un no man's land, les vagues souvenirs d'un vie qui fut, près d'un parc de la Fundación Selgas Fagalde. ...dont je serai bien incapable de citer les activités. Un parc très chic, dans ce petit coin désolé.
Qui de nous veut bouger ? Personne. Pour ma part, je l'aurais peut être fait, mais je me laisse aller à la pelouse ensoleillée.
J'ai pour habitude l'envoi d'un sms à ma très chère pour lui donner la primeur de l'info sur mon site d'atterrissage. "coucou, je suis à Cudillero, ecrivé -je donc ".
Dans notre chambre loge aussi ce soir Mario, de Milan. Vers 19h, il remonte du village qu'il décrit comme joli, mais dit aussi que c'est à plus de 2km, et que le retour (la remontée dans la montagne ) est particulièrement raide.
Aucun regret donc ! Jusqu'à 20h où ma routeuse adorée m'envoie un petit message. "Il m'a l'air bien joli ce village où vous êtes ce soir! Bisous.AM". À l'instar de Pascal, elle a cherché Cudillero sur Internet. Moi aussi du coup. Et. ..."Oh là, que c'est beau!".
Petite leçon sur les bénéfices et frustrations des moyens modernes de communication. Cudillero m'aura bel et bien vu passer comme passant fugace (in ma chronique d'hier ), d'autant que je me suis donc terré à El Pito. El Pito ne va vous faire flamber d'admiration, soyez en assurés. Pour ce qui est de Cudillero, ce qui était possible hier ne le sera pas ce matin pour le marcheur qui doit envisager ce jour 36km pour atteindre Cadavedo. Les variantes et détours ? Non !
Et pour ma part, j'ai compris que, même si je marche vers Santiago, plus que je ne vis en touriste, il serait bien demain que je ne rate pas un petit passage à Luarca ! Mais c'est une autre histoire, celle de demain, j'espère.
Bon, Pascal, vive Internet, hein !
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